Entre les journalistes du réel et les prédicateurs du virtuel, un coin, un tout petit coin qui doit permettre d’élargir l’horizon, la perspective des rêveurs, seule issue possible de notre monde contemporain partant en capilotade.
Redonner la priorité aux rêves car ils sont l’interstice où s’insinue le rais de lumière dans l’entrebâillement de la porte prête à claquer brutalement sur nos doigts et nos corps.
Cette démarche toute philosophique est nécessaire, essentielle à sa propre construction afin de se découvrir de nouvelles attitudes psychologiques permettant d’avancer d’abord individuellement puis collectivement ensuite. La démoralisation est une arme de destruction massive assez banale pour être dénoncée et combattue. Le premier des remparts est l’âme humaine et ses rêves, inconscient à la fois collectif et personnel, habitant en chacun de nous, pâte humaine collective seule capable d’affronter les enjeux planétaires qui viennent nous bousculer jusque dans les tréfonds de nos vies.
Les rêves sont là pour combattre la pulsion de mort, la repousser et ainsi faire place à la lumière. Démarche personnelle au service du collectif, singulière, confondante et transcendantale. Puisant ses fondements dans le passé, elle doit se régénérer, rebondir pour éviter la régression autoritaire qui semble aujourd’hui s’imposer à nous et aller vers une mutation volontaire en direction d’une société éclairée par un nouveau paradigme institutionnel : D’un côté, le laïc, base du politique et du commun, démocratie sur fond de mode parlementaire renforcé et de l’autre, le privé, l’ésotérique pour les dogmes et les religions.
Ce principe de séparation réaffirmée du politique et de la croyance doit amener ces deux puissances à démêler cette pelote qui les lie et nous aliène, travail permettant à la politique de se débarrasser de la contrainte tutélaire et ancestrale de la coutume et des croyances qui l’accompagnent.
Avoir la foi aujourd’hui c’est repenser, renouveler le rapport de forces entre le religieux et le politique au sein même de l’individu, être souvent rétif à sa propre émancipation et qui pour ces raisons va vers la croyance qui lui donne un cadre et le rassure au contraire d’institutions politiques démocratiques qui devraient/devront l’encourager, le pousser à son individuation, sa responsabilisation, son autonomie lui évitant ainsi d’aller vers son auto aliénation (Servitude volontaire dirait La Boétie) en tombant dans les chausse trappe, tous ces totems technologiques, consuméristes ou religieux qui ne sont en fait que des pulsions de mort revisitées.
Engendrer plutôt que croire et faire croire, telle doit être la nouvelle mission du politique. Pour aider l’individu à dépasser le cadre de référence qui lui permet de s’épanouir en tant qu’enfant et pouvoir ensuite une fois adulte rendre à la société bien plus qu’elle ne lui a apporté, une forme de reconnaissance éternelle, une biodynamie, le mouvement même de la vie.
JHJ
28102019