Il est revenu le temps d’écrire. Le stylo comme arme de création majeure. A la manière d’un Ivan Illich dont tous les mots couchés furent pesés comme étant chacun des bâtons de dynamite qui, un par un, presque tranquillement, déconstruisent toutes nos croyances d’une société meilleure irriguée par le seul progrès technique.
En fait, l’homme, homo sapiens sapiens est né pour une seule et unique chose, la création. Sous toutes ses formes et de toutes ses forces. Le reste n’est que billevesées et temps perdu. C’est elle qui peut l’amener aujourd’hui à son autonomie énergétique et psychique en se basant sur une alimentation plus saine et un habitat peu gourmand en énergie où les déplacements se font pour établir la relation et non courir après un temps perdu avant d’avoir été vécu.
Nécessité de la lucidité pour contrer cette idéologie de la vitesse pour la vitesse encouragée par ce blitzkrieg informationnel qui rendent la réflexion et les vies confuses, éparpillées, éclatées sous un énorme nuage de CO2. Le capitalisme – qui agonise sous des cris d’orfraie qui n’intéressent que les riches – asphyxie le monde sous ses oukases (marche où crève) et le chantage affectif (emploi contre pollution) pour empêcher la création et son corollaire, le droit de rêver dans le sens d’une quête d’équité plutôt que d’identité, d’une société en meilleure santé, d’un social retrouvé, de la joie sur les visages, d’une consommation raisonnable, du passage de l’abondance insatisfaite au manque heureux, cette frugalité joyeuse, cette mélancolie heureuse dixit Philippe Courcuff.
Un travail à la fois personnel et collectif reposant sur deux piliers : La prise de conscience individuelle et une confiance retrouvées dans la société qu’ils sont en train de fabriquer. Tout un travail de l’ombre réalisé par déjà un très grand nombre de personnes dans le monde qui ne sont pas en contact filaire ou satellitaire mais de façon télépathique, empêchant à la fois au monde actuel de s’effondrer et permettant au nouveau monde d’arriver, avec au milieu ces monstres néo fascistes qui profitent de cette incertitude pour prospérer.
A l’inverse de l’accélération de ces deux cents dernières années, il est indispensable de devenir économe dans nos modes de vie, de ralentir sur la consommation individuelle et de la remplacer par des investissements dans les biens communs. Pas simple mais faisable. La volonté politique est indispensable, ciment de ces aspirations à la fois individuelles et collectives. Objectivement, c’est la priorité du moment. Nous assistons aujourd’hui à l’échelle mondiale à une bataille de cour de récréation entre abrutis, monopolisant l’espace et la parole à essayer de régler des problèmes qu’ils ont eux-mêmes engendrés. Bah ! Décalage obscène et total.
Mais c’est dans cet aveuglement planétaire que se trouve la lumière à condition que la nature nous donne un coup de pouce. Je ne sais comment mais elle devra le faire. Les puissants ne comprendront qu’elle, notre terre mère, Pachamama, l’éternelle.
Alors à toi, lecteur, je m’adresse pour que tu tousses un bon coup et que tu éradiques cette vermine qui fait tant de mal au biotope, au vivant, végétaux, humains et animaux qui n’ont jamais rien exigé et toujours tout donné.
Il y a soixante dix ans, il s’agissait d’éliminer le nazisme. Aujourd’hui, il s’agit de sauver l’humanité. L’ennemi n’est plus en face mais au plus profond de nos êtres et nous nous en libèrerons par une prise de conscience individuelle, prélude à la mise en action collective.
JHJ
Mai 2019