Enterrement

Dans le désir de nouveau jouir
De la vie et de son élixir,
Ton visage s’efface, décharné
Du manque que tu m’as prodigué.

Le constat est cruel et lucide à la fois,
De toutes les manières, je t’ai aimé
Mais, jamais tu ne m’as fait roi…
Ah cette peur, cet effroi enraciné en toi !

Ton indécision comme seule guide
T’a rendu incapable d’aimer
A toujours instiller le doute,
A tout rendre compliqué.

Adepte de la transcendance,
Et dans l’énergie et dans l’essence,
Cherchant en toi le meilleur,
Je n’aurai reçu que l’immanence.

A ressasser pour rien, des histoires dépassées,
Tu as négligé le jour, le présent de la vie.
Envolé dans la nuit, l’amour sans détour,
Ecrasé par l’ennui de ce conte à rebours.

Mon dieu que c’était lourd
Faire le deuil de toi, femme aimée
Mon exigence, ma nécessité,
Pour, un beau jour, ressusciter.

311014

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Email

De quelques mots vagues
Sur scintillants vitraux
Surgissent subreptices,
Les émaux de l’émoi.

A vouloir à tout prix
Maîtriser de la vie
Les plus belles émotions…
Une à une disparues, envolées,

Pourtant, quand je suis apparu,
Un instant, dix sept mois, tu y as cru
De nouveau,
A nouveau.

Mais tu as tout repris,
A en bafouer l’existence
Me vidant de ma substance,
Me laissant épris, dans l’oubli

Mais tu es pardonnée
Exigeante tu voulais
Ignorante tu étais
Experte tu te croyais

Dire oui est une qualité
Tu sais je l’ai gardée
Et compte encore l’utiliser
Elle n’a que des bienfaits.

021114

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Jour de pluie

En fond musical, le bruit de la pluie.

Corps et esprit s’alignent, fiers et dignes,
Apaisés par les rêves d’une belle nuit.
Les jours passent, le silence s’installe
La création reprend sa place, allant vers l’idéal.

La chance d’être en vie, avant tout,
De pouvoir élaborer, de nouveau
De vouloir réaliser, encore
De se projeter, toujours.

Les sortilèges s’en sont allés
En même temps que les paradis artificiels.
Rien de sacrilège, plus de fiel,
Le miel de l’existence se remet à couler.

Dans mes veines revient l’aspiration
A devenir ce messager des couleurs
Porté par la transcendance d’une conscience
Où la démence n’est qu’illusion.

Et si nos corps en fusion,
Troublante synchronicité,
Nous faisaient décoller,
Ils n’étaient que les fruits de la passion.

Cette effusion de caresses buccales et manuelles
Fut aussi belle que cruelle voire immortelle
Apaisant pour quelque temps notre soif d’amour
Mais il lui manquait l’essentiel,

L’étincelle,
Celle qui transcende,
Le bon comme le mauvais,
Pour faire de la vie ce qu’elle est,

Un zeste de tristesse,
Quelques moments de joie,
Des rires, de la sagesse,
La paresse, enfant roi.

031114

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Haine

Ce matin,
Comme seul sacerdoce,
Une haine féroce…

La colère m’oblitère
Mettant mes nerfs à vif.

Je te hais, petite sotte
Toi qui me mis en rut
Dans des temps agréables
Où le futile était à la table.

Profondément déçu,
Tout mon individu
Est empli d’une rage tenace
Et nourrit La vengeance.

En cassant et brulant
Ce petit appentis,
Si fin et si joli,
Un réduit à néant

En tout point symbolique,
Cette petite construction,
Un amour de la création,
Le début de notre relation.

Faire le vide de notre union,
Passer du tout au rien,
Un seul mot destruction,
Négation du mot bien.

071114

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Love

Dans les brumes automnales,
Pas de sacrifice ni aucun artifice,
Lucidité se fait dans sa beauté aride,
L’amour en hibernation d’une révélation

Une grande passion
Qui ne demande qu’à vivre,
Dans la palpitation
Mon cœur se délivre

Un oiseau sur le toit,
C’est à toi que je pense,
Mon cœur est apaisé,
Mes sentiments discrets

Totale altérité,
Je te laisse tranquille,
Pas besoin de parler,
Le silence en puissance

Dans ce temps suspendu,
La sagesse est vertu,
Empêchant l’amour monstre
De polluer mes sens

Tout est calme,
L’atmosphère délicate
Installant dans le temps
Les énergies du moment

Recherche de perfection,
Beaucoup de création,
Un peu d’érudition
Et quelques ablutions

101114

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18h45

Plage de Gigaro.

Vision évanescente…

Sur ta peau, suc de la détente,
L’odeur du sureau.

Transpiration, gouttes d’O,
Mènent l’inspiration de la plume au cerveau.

Dans l’essence de tes aisselles,
Le goût de la vacance projette Ramatuelle

Allongé sur le sable,
D’une reine de Sabah, je butine le miel.

Tac à tac, tac à tac,
Fait le train sur la voie,

Boum boum boum,
Fait mon cœur contre toi

Et crissent les cigales dans les pins parasol,
Aérosol.

240308

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Coeur de lion

Grogne la rage du lion en cage
Roi des animaux maudit par la vie
Qui lui offre, coquine, son cortège de mesquines.

Rit, lui dit la hyène.
Ainsi tu dépasseras
Ces tracas qui n’en sont pas.

Je le veux mais ne le peux,
Mon corps me fait souffrir
Et ma tête n’en peut plus.

Alors,
Fais jouer ta queue,
Caquète le macareux.

Ame en peine, corps en cri,
Dans la nuit galactique,
Excentrique se meut,

Sur une bouche farouche,
Lion retrouve ce désir
Au matin de rugir…

Avant tout de plaisir.

19012007

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Matou

Sur les madriers du balcon,
La neige, à gros flocons
Formant un paillasson,
Etouffe les ronrons

De ce gros mistigri,
Aux moustaches en épi,
Fanny de ses amis,
Cracra, Crocro, Cricri.

Son prénom, c’est Mozart,
Par amour pour les arts,
De son pas chaloupé,
Rythme du balancier.

Sur fond blanc se détache
Une boule de poils noirs
Et deux orbites bravaches
Semblables à des miroirs.

Qui es tu ?
Que fais tu ?
Ou es tu ?
M’entends tu ?

Turlututu, chapeau pointu,
J’arpente les toits hauts
En quête de moineaux,
L’as tu lu, mon p’tit lu.

120207

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Aventurier

Attitude altitude
Baltique béatitude…

Au son des mots mouvants,
Aventurier de l’espace
Se déplace dans l’espèce,
Sable, entre les doigts, filant.

Affranchi,
Timbré,
Estampillé,
Marqué,

Du sceau de la liberté,
Corps et esprit planant
Au dessus des drames d’antan
Pour finir couchés sur un drap de papier.

De ces nombreux voyages intérieurs,
Le gage d’être un jour meilleur,

Exigences,
Epreuves,
Sentences,
Repentances,

Aspiration profonde à faire naître
Un flot d’inspirations fécondes
Et que les corbeaux se transforment…
En de belles Joconde.

140307

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Patience

Les aspirations au long cours
Une à une, abattent les jours,
Troncs débités en rondins
Dans le petit matin.

Que de patience et de vertu
Nécessite l’existence,
Pour un jour devenir
Passé, présent, avenir.

Dans les brumes de l’inconscient,
Petite lumière vacille,
Valeureuse et fragile,
Résistant à tous vents.

Les mystères de l’envie
Sont autant de repères
Qu’il me faut satisfaire
Pour savoir qui je suis.

La vie a demandé
Quelques millions d’années
Pour éclore sur terre
Alors, laisse un peu faire.

Le temps est à tes côtés,
Tranquille, pépère.
Il n’y a aucun souci,
Seulement quelques ans nuits.

150307

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